Publié le 27 mars 2012 à 04h00
Mis à jour à 11h39
« Le dernier contingent », roman signé Alain-Julien Rudefoucauld, a été la grande surprise de la seconde rentrée littéraire, celle de janvier. Au point que le roman a reçu le prix France Culture Télérama il y a quelques jours. Un joli coup pour la première édition du Printemps culturel organisé par l'Espace Culturel Leclerc d'Oloron, qui recevait samedi l'auteur et les éditeurs de ce livre coup-de-poing.
« C'est un texte extraordinaire, dont le manuscrit nous est arrivé par La Poste il y a un peu moins d'un an », se souviennent Jean-Hubert Gailliot et Sylvie Martigny, à la tête des éditions Tristram. Saisis dès les premières pages de ce roman polyphonique mettant en scène six ados, par la puissance de la langue comme du fond. « On s'est vraiment engagés et on a mis notre parole d'éditeurs dans la balance », confient-ils.
En clair, ils assurent une promotion acharnée auprès des critiques littéraires, pour que le livre retienne au moins leur attention. « Malheureusement, en aucun cas un texte ne peut se défendre par lui-même », déplore Sylvie. Les critiques seront, fait rare, unanimes. Le prix récemment attribué lance véritablement « Le dernier contingent » sur orbite.
Alain-Julien Rudefoucauld assume « ce langage de l'émotion, des viscères, ancré dans la langue française » qui a tant séduit les critiques, au-delà de la « tragédie d'une beauté noire » (Télérama) que livre le récit, abordant les thèmes de la justice, de la violence, du quotidien sans jamais sombrer dans le roman documentaire. Quant au prix, « il vient révéler un possible que je n'aurais jamais imaginé », commente l'auteur.
Tristram, un éditeur installé à Auch
Jean-Hubert Gailliot et Sylvie Martigny ont installé les éditions Tristram à Auch, dans le Gers, voici près de 20 ans, et se sont depuis spécialisés... dans l'éclectisme. Inédits ou nouvelles traductions de grands auteurs anglo-saxons, (Mark Twain, Hunter S. Thompson, Burroughs ou JG Ballard) côtoient de (plus ou moins) jeunes auteurs auxquels on donne leur chance (Julian Rios, Celia Levi). Si les éditions Tristram reçoivent près de 1000 manuscrits par an, ils publient une dizaine de livres à l'année. Une production volontairement limitée mais dont l'exigence est évidente.