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Alain Julien RUDEFOUCAULD - Ecrivain

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 "DANCING" A J RUDEFOUCAULD
L'esprit du temps, 1998


Le cabaret de la vieille Europe vient d'être plastiqué. Il accueille son monde. Tous sont là et tous viennent: le directeur est jovial et mène le jeu. Puis un marionnettiste, un parachutiste, Hector le poilu, Esperanza la sagesse du monde, Zora qui en connaît un bout, Hélène qui fait des ravages, Hadji, fils de harki, et puis Peter, Franck, Youssef, Outmanchi.... d'autres et le Sniper de service. Lydie la vieille Europe est égarée;.. La mémoire est là. Elle défie le temps et les illusions. Elle est le spectacle en nous que nous ne voyons pas, là où la guerre apparaît pour ce qu'elle est: un érotique destructive.

L'écriture de Rudefoucauld s'attelle à dévoiler et à briser ce rhétorique du commentaire qui fait des folies meurtrières de l'espèce humaine des accidents sinon des détails de l'histoire. [...] Le théâtre peut contribuer à subvertir cette conception infantile des rapports humains et tenter d'en finir avec la fausse dialectique du héros et du salaud.
Sophie AVON, Jean-Paul RATIER


Au théâtre de la profusion on ne mégote pas avec les mots. L'écriture s'accomplit, abondante et cascadeuse. Impossible d'en endiguer le flot, d'en réduire la pression ou d'en troubler le cours. Rudefoucauld procède par débordements successifs, il irrigue large et déborde sans gêne aucune.
Jean-Pierre RYNGAERT

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" Êtra ou La clarté de l'éphémère", A J RUDEFOUCAULD
L'esprit du temps, 1999


Ne jamais oublier comme un principe devant ce que la chose réclame que le rire vient même face à la mort et jamais l'inverse [...] vous affirmez, cohortes de défilés de mode et d'esthétiques que mon corps à lui seul est une espérance [...] Non vraiment, je ne sais pas...

J'inscris dans une géométrie ignorée de moi-même et le sexe, et l'amour et l'oubli...

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"L'ordre et le silence" A J RUDEFOUCAULD,
L'esprit du temps, 2004
                                                                  13 euros


Dans un palais, Max le dictateur, sa femme Hymen et Vigie son conseiller. Dehors, dans la rue, le peuple gronde, l'insurrection menace. C'est dans cette situation de tension extrême que le drame va se jouer.
Considérant comme admis le jugement moral sur la barbarie du régime, Rudefoucauld nous fait pénétrer dans les cuisines du pouvoir. Il choisit de donner la parole au tyran. Refusant le stéréotype et la simplification facile, il en fait un personnage intelligent et cultivé, grand connaisseur de l'histoire de la pensée occidentale, à l'opposé d'une caricature de dictateur dogmatique enfermé dans ses croyances. Il l'invite à justifier ses actes, à expliquer ses décisions, à clamer sa vérité - certes délirante - mais toujours étayée par des raisonnements implacables.
Au travers de la folie du dictateur, c'est d'abord à l'humain, à ses dérèglements injustifiables, à l'atroce lucidité et l'aveuglement absolu que génère le pouvoir que Rudefoucauld s'attaque. Et à toutes les dérives chaotiques qui conduisent à justifier les crimes les plus abominables au nom de l'ordre, de la démocratie et du bien du peuple.
                                                                                                                                                                    François MAUGET

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"L'ombre et  le pinceau", A J RUDEFOUCAULD, L'instant théâtral, l'HARMATTAN, 2007                                                                       10,50


Le mercredi 3 mars 1976, en France, se suicide un peintre dont l'oeuvre, méconnue, a depuis fait florès. Il a vécu, simplement, dans une rue du centre de Bordeaux. En utilisant quelques éléments de sa vie, cette pièce, portée par une dramaturgie en tableaux, traite des rapports de l'art à la morale. Violente, passionnée, parfois choquante, elle est aussi une réflexion sur la capacité qu'a le théâtre de représenter scéniquement une pensée.

Cette pièce a reçu l'aide d'une bourse à l'écriture du ministère de la Culture.

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"Autonomie d'un meurtre" , A.J. RUDEFOUCAULD,
Calmann-Lévy , 1998  
     

Un homme a tué ses parents, il y a dix ans. L'homme est à sec de mémoire. Tels les grands monstres, il ne se regarde pas. Son juge, lui, veut voir. Il se livre des années durant à un dialogue tendu avec l'assassin, orchestrant patiemment une remontée du souvenir... De ces lambeaux de mémoire émerge la scène inaugurale du meurtre - sombre refrain qu'accompagnent les images d'une enfance fauchée par la virilité d'un père sadique.
D'autres images traversent la tête du meurtrier, celles du génocide juif, ses chiffres glacés, l''anonymat de la souffrance.
Quelle signification un homme corseté par les principes d'une éducation fasciste peut-il donner aux dérives de l'humain? Un homme qui se demande si la destruction d'un peuple peut-être qualifiée de la même façon qu'un meurtre.
Et qui termine parmi les fous de l'asile.
Un premier roman d'une brutalité philosophique, soutenu par une écriture d'acier qui plonge le lecteur dans l'abîme émotionnel d'un double parricide.

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"J'irai seul", A.J. RUDEFOUCAULD, EDITIONS DU SEUIL, Fiction & Cie, Janvier 2003    18 euros link

Le narateur, homme jeune et froid, est un homme sans nom, un homme de fuite et d'obsession. De lui on saura seulement qu'il est kabyle, fils de harki, qu'il a quitté l'Algérie pour le Midi de la France, qu'il ne peut se débarrasser de l'image de ses parents massacrés sous ses yeux par ceux qu'il appelle "les autres" ou "les dénégateurs".
C'est aussi un halluciné: à preuve la manière dont l'action même du récit -lente, haletant, plombée par la lumière du sud, constellée de sang et de sexe - est minée ça et là par des retours aveuglants d'images et de souvenirs qui bousculent la chronologie sans que jamais ne cesse cette extraordinaire façon qu' a la phrase d'avancer et la parole de rouler inexorablement. Faulkner n'est pas loin: même folie triviale, crue et prophétique.
Eventré accidentellement dans sa fuite, le narrateur est soigné par son cousin Khalef et pris en charge par une bande de souteneurs sous les ordres de Georghyu. Pour prix de sa dette, ce dernier veut le forcer à faire le proxénète et il lui confie quatre jeunes roumaines.
La situation, déjà très dangereuse, bascule. C'est le moment que choisit l'effroi, en douce pourrait-on dire, pour passer la main: desormais c'est à la terreur qu'il faudra rendre des comptes. Et ce sera aux "autres" de rendre gorge. Chacun son tour.
En pleine lumière et en plein sang.
Beaucoup de livres parlent de violence, de meurtre, de folie religieuse aussi, de fanatisme. Mais rares, très rares, sont ceux qui atteignent à une pareille flambée sèche de l'écriture.

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