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Alain Julien RUDEFOUCAULD - Ecrivain

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&quot;Une si lente obscurité&quot; - La critique de Télérama

Alain Julien Rudefoucauld

 

Roman

On aime beaucoup

Il s'appelle Martin, son âge est incertain, comme l'époque dans laquelle il vit. Il est né à Laon et a été élevé « à la crème fraîche et au picard », la langue du Nord. Un homme banal, sans qualités, petite entreprise, province grise, existence ordinaire. Une famille étriquée, pas d'amis, ni d'amours, sinon ta­rifées. L'auteur se garde d'en dire plus, et le saisit au moment où sa mère et sa sœur l'appellent pour venir à Limoges, au chevet du père. Immédiatement entraîné dans le flux de pensée de cet homme qui plonge lentement dans l'obscurité, le lecteur descend avec lui, palier après palier, chaque nouvelle partie plus courte que la précédente. Martin tourne en cage dans sa petite vie, son discours se rétrécit, sa tête gîte dangereusement, c'est le bateau ivre qui prend l'eau de toutes parts, jusqu'au naufrage. S'il n'est pas du niveau du Dernier Contingent, qui avait reçu l'an dernier le prix Télérama-France Culture, ce nouveau roman est une extraordinaire expérience de lecture. Difficile de s'extraire de ce singulier monologue, de ce lent et fascinant fondu au noir, difficile de ne pas être bousculé par cette langue si inventive, tordue, pétillante, ensemencée de patois picard. Il y a de la vie dans cette langue, un crépitement qui lui donne toute sa saveur, sa poésie, son énergie. On rit et on pleure tout à la fois. Car il est drôle et mordant, ce Martin qui se désagrège sous nos yeux, mais dont l'esprit résiste, se bat, continue d'exister malgré tout. Jusqu'à la fin, proprement sidérante.

Le 23/11/2013 - Mise à  jour le 19/11/2013 à  12h03
Michel Abescat - Telerama n° 3332

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© Photo photo Guillaume bonnaud

© Photo photo Guillaume bonnaud

Joël raffier

Les prix littéraires sont traditionnellement proclamés en novembre, mais celui de la Page 111 ne fait rien comme les autres. Décerné par Radio Nova depuis deux ans, il distingue la meilleure page 111 de la rentrée littéraire (1). C’est potache mais cela n’est pas pour déplaire à Alain Julien Rudefoucauld, ravi de s’être retrouvé au milieu de jeunes gens turbulents pour la remise du prix, au début du mois, à Paris : « J’étais très ému de constater qu’ils avaient vraiment lu et aimé le livre. » Comme récompense, il va recevoir l’agrandissement de la page en question et aura droit à un fauteuil à l’année dans la novatrice émission littéraire « Book Box », animée par Julien Gaitet (en semaine de 22 heures à minuit sur Nova) : « Je vais y participer, même de loin. »

Pas facile d’occuper un siège à Paris lorsque l’on vit à Pessac (33), entre la cité Le Corbusier et la voie de chemin de fer, mais Rudefoucauld aime trop la littérature pour négliger tout à fait une voix au chapitre sur les ondes. Surtout si elle s’adresse à cette jeunesse dont il s’est beaucoup occupé, comme en témoigne son ouvrage précédent, « Le Dernier Contingent » (2), qui a reçu le (cette fois) très sérieux prix France Culture/Télérama 2012.

Auteur précoce

C’est dans son cabinet clair-obscur de psychanalyste qu’il nous reçoit mais, attention, hein, c’est pour parler de son livre, de son métier d’auteur, de littérature. Pas de mélange des genres : « Bien sûr, j’ai des remarques quant à mon métier. On me parle du côté obscur, ce genre de choses, des gens qui se racontent des histoires. Je ne vais pas dire que je ne me nourris pas de mon travail, mais il y a un au-delà de l’expérience et cela s’appelle la littérature. J’ai toujours écrit, bien avant d’être psychanalyste. »

À 9 ans, il joue ses premiers textes en Algérie, avant la rupture traumatisante de son arrivée en France. À 16 ans, il voit « La Dernière Bande », de Beckett, qui lui redonne envie. Il mène un travail de longue haleine avant ses premières publications, au début des années 1990 : « J’ai beaucoup jeté. »

Suivent une vingtaine de livres, des romans mais aussi des pièces de théâtre pour ce touche-à-tout, également éditeur et compositeur. Au théâtre, on se souvient de « Dracula ou la non-mort » en 2009, coécrit avec Yvan Blanloeil.

Contrairement à Dracula, M. Martin, personnage délirant d’« Une si lente obscurité », n’a rien contre la lumière. Mais c’est la lucidité qui le fuit. « C’est un “fading” comme on dit au cinéma, la lumière disparaît petit à petit. Je voulais parler de la manière dont l’obscurité s’installe chez un être humain, non pas du point de vue philosophique, mais du point de vue trivial. C’est en quelque sorte une fable de l’ordinaire sur la paupérisation spirituelle du monde. » Ainsi encombré par les moindres détails, submergé par sa pensée sous forme d’incises, de parenthèses et de digressions, Martin devient le bouffon tragi-comique de son « effondrement intérieur ».

Noir et burlesque

L’ouvrage est noir mais non dépourvu de burlesque. On pense à un Charlot poursuivi et qui, au fur et à mesure de sa fuite, se retrouverait sans chien, sans canne, sans chapeau, sans même de poursuivants, jusqu’à ce que les lumières s’éteignent sur la ville : « C’est un livre drôle, tragiquement drôle, et drôlement tragique à la fin. »

M. Martin rend visite à sa famille à Limoges, l’occasion quand même de faire un clin d’œil à Œdipe pour un Rudefoucauld également traducteur : « J’ai traduit Sophocle d’après Hölderlin. Œdipe, c’est l’aveuglement et la perte de conscience de la pensée. » Jeux de langage, inventions, particularismes régionaux, utilisation optimale de la ponctuation, la boîte à outils de l’écrivain est bien garnie, et cette lecture finit par ressembler à une expérience inouïe : « Pas de pacte avec le lecteur ! À un moment, l’écrivain doit laisser la place à un peu de bêtise et affirmer que c’est lui qui a raison. »

(1) « Une si lente obscurité », éd. Tristram, 310 p., 21,50 €. (2) « Le Dernier Contingent », éd. Tristram (souple), 500 p., 11,95 €.

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Photo Théâtre de la tête noire

Photo Théâtre de la tête noire

Si vous traversiez la nuit en compagnie des 6 ados du Dernier contingent...

UNE EXPERIENCE THEATRALE HORS DU COMMUN...

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"Le Dernier contingent" d'AJ Rudefoucauld - Mis en espace par le Théâtre de la tête noire

ORLEANS (Saran) - LES 7 ET 8 NOVEMBRE 2013

Spectacle et lecture-performance avec acteurs professionnels et quelques amateurs

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Des adolescents, pour certains à peine sortis de l’enfance et déjà en perdition : massacrés par la famille, la société, les institutions. Six d’entre eux vont raconter — à la première personne, dans la langue brutale et splendide qui est leur seule arme — la guerre invisible que l’époque mène contre ses propres enfants. Cela se passe aujourd’hui, en France, dans les marges de la région bordelaise. À mesure que Marco, Sylvie, Xavier, Malid, Manon et Thierry racontent, leurs chemins se rejoignent. Ils vont former ce « dernier contingent » dont l’épopée durera douze semaines — sidérantes de noirceur et de beauté, comme une longue catastrophe montrée au ralenti.

Roman Prix France Culture-Télérama 2012.

Jeudi 7 novembre > 19 h 30. Durée : 1 h 15

Spectacle-Format court

Avec Coline Pilet et Thomas Cabel, comédiens permanents du Théâtre pour la saison 2013-2014 (JTR). 

Mise en jeu Patrice Douchet.

 

Vendredi 8 novembre > 20 h 30 au samedi 9 > 13 h 30

Durée : 17 hLecture-Performance – Traversée nocturne

Avec des acteurs professionnels et amateurs pour une traversée nocturne de l’intégralité du roman. 

Mise en espace Patrice Douchet. Rejoignez-nous quelle que soit l’heure. Restauration sur place pendant les 12 pauses.

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 Réservations et renseignements: Cliquez ici

 

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Venez rencontrer Alain Julien Rudefoucauld autour de son nouveau roman "Une si lente obscurité"  MERCREDI 16 OCTOBRE à 18H00 - Librairie Ombres Blanches de Toulouse.

"Monsieur Martin qui maîtrise le Picard est avec Didier, son comptable, en plein bilan lorsque le facteur (mais est-ce vraiment le facteur ?) dépose une lettre. Pas n'importe quelle lettre, une lettre bleue ! Elle ressemble furieusement à celle d'un huissier. Panique. Ouf, ce n'est pas que sa (terrible) soeur. Mais finalement, un huissier, cela aurait peut-être été préférable ! En effet, sa soeur le somme de venir les rejoindre, elle et ses parents, près de Limoges et les problèmes s'enchaînent, Monsieur Martin subit sans pouvoir s'extraire de cette spirale ! Mais heureusement, il conserve tout son humour décalé et décapant ! Une plongée en enfer accompagnée de longs éclats de rire ! Un roman au style très singulier.
" (Présentation d'un Libraire de Vaux-Livres)

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Pour visionner la présentation de l'auteur: Cliquez ici

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Ce fut un mardi soir sur l'antenne de radio Nova. Une soirée exceptionnellement décalée, drôle et chaleureuse s'est achevée par la remise du Prix de la Page 111 à Alain Julien RUDEFOUCAULD pour "Une si lente obscurité" chez Tristram.

 

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Réécoutez l'émission sur le site de Nova planet en cliquant ici

 

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Mag litté USLO

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" Monsieur Martin, homme terne et anonyme, doit se rendre à Limoges pour une réunion familiale. Il ignore que cette situation banale va le jeter dans une spirale de problèmes sans fin. Entre la villa de ses parents où il affronte une mère et une soeur déchaînées, et le quartier de son hôtel près de la gare où il rêve d'amours passagères, chaque jour il perd un peu plus pied. Introduit dès la première phrase du roman dans la conscience de Monsieur Martin, happé par son esprit mordant, ses manies, ses absences aussi - le lecteur plonge à son tour dans l'enfer de cet homme ordinaire, semblable à tous les hommes, mais qui ne sait rien de lui-même. Récit d'un effondrement intérieur, hallucinant à force de réalisme, Une si lente obscurité explore notre propre capacité d'aveuglement, en un lent fondu au noir."

En librairie le 29 août 2013 - Editions Tristram

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